Bazeilles

Vous ne retrouverez dans nul autre ouvrage l’approche stratégique présentée ici. En effet, mon angle d’attaque n’est pas de constater ou d’analyser le phénomène de harcèlement, mais plutôt de conseiller pour rompre ses spirales négatives et entrevoir des mécaniques de sorties par le haut.Le thème du harcèlement fait l’objet d’une littérature très prolixe : nombreux sont les ouvrages spécialisés, les rapports parlementaires et les publications de chercheurs universitaires. Pourtant peu d’écrits proposent des solutions autrement que préventives, car une fois le processus en marche tous peinent à apporter des solutions concrètes. Certes, nombre de ces penseurs du sujet fondent leurs réflexions sur des préceptes hors sol, un peu déconnectés de la réalité, mais cela n’explique pas tout. Je pense que ce phénomène est considéré comme compliqué alors qu’il est complexe. On arrive à résoudre ce qui est compliqué avec du travail et de l’expertise, mais pas de la complexité. Cette dernière désigne ce que nous ne saisissons pas, ce qui nous échappe et qu’on ne peut maîtriser. Elle est liée à l’imprévisibilité, à l’impuissance, à l’inconsistance des formes du problème, à la polymorphie des effets pervers, à l’immensité des profils psychologiques, à l’inconstance des modèles idéologiques et culturels, et aux intérêts mouvants des acteurs. Chaque cas est aussi unique qu’impalpable. Il ne peut être appréhendé qu’en étant simplifié et donc déformé.Or la complexité appelle la stratégie. Être stratège, c’est obtenir les meilleurs résultats, dans les temps les plus courts, avec le minimum de moyens, en s’exposant le moins, et en évitant de se mettre dans les angles morts du droit. La stratégie n’explique pas, elle résout… Dans le combat du pot de terre contre le pot de fer, le stratège ne cherchera pas la confrontation, il agira à distance pour cabosser le fer avant qu’il n’atteigne la terre cuite. Quand on est maltraité, mal aimé et malmené, le choc du harcèlement peut être mortel. Alors on comprend qu’il faille l’éviter !... Que l’on soit victime de harcèlement ou qu’on se voit accuser à tort de tels agissements, on est confronté à un problème piégeant, parsemé d’obstacles, et dont les effets sont exponentiels. Une fois tombé dans la fosse des risques psychosociaux, il va être rude d’en sortir, autant pour le vrai harcelé que pour le faux harceleur. Le bon cheminement décisionnel est celui par lequel on peut, non seulement s’en sortir, mais le faire par le haut ! Le summum, c’est bien sûr de faire en sorte de ne jamais y tomber. On ne choisit jamais d’être harcelé, me direz-vous. Mais n’oubliez pas que subir, c’est choisir de subir, c’est un état de passivité choisi même s’il n’est pas voulu. On a toujours l’alternative de son destin. On ne choisit pas non plus de se faire accuser à tort de harcèlement. Mais ce n’est pas en se laissant intimider qu’on pourra éviter la calomnie…