"Les sept mariages d'Edgar et Ludmilla" entraîne son lecteur au cœur d'une histoire d'amour pleine de rebondissements. Des personnages attachants que l'on aimerait rencontrer, que l'on a l'impression d'avoir toujours côtoyé.

Rufin signe ici un roman qui séduira les lecteurs de "Check Point" et qui renoue avec un style qu'il avait quelque peu perdu dans ses derniers romans...

Tout est cousu de fil blanc : A la version espagnole de Roméo et Juliette, on ajoute un zeste des 4 filles du Dr March, 3 gouttes de mystère et une revenante en jupe longue au parfum entêtant, et nous voilà repartis du côté des jours pluvieux de pré adolescence, et de ses plaisirs de lecture ..... un saut dans le passé …. des lecteurs!
Mais de mémoire, il y a des histoires mieux ficelées, un peu moins fleur bleue, un peu plus surprenante et addictive....
Littérature jeunesse donc, laquelle sera peut être vite blasée par cette conjugaison au passé simple …. Pas d'enthousiasme donc.

La vie ordinaire des ''baraquis'', ces émigrés italiens venus de leur plein gré en Charentes profonde partager la Pauvreté Agricole Commune. Qu'importe, ça sent la polenta, le foin, le lait tiède qu'on boit dans les verres à moutarde, le gasoil, la sueur, et les draps propres qui sèchent au soleil. Et, dans les vieilles maisons presque à l'abandon, les fleurs de pommes de terre passent la tête de la cave au plancher ...
Entre les fronts soucieux des parents et les vaches limousines qui font les yeux doux, il y a la terre d'enfance de Pia, à l'ombre des arbres, entre mots mal compris et mots pris au mot, ramassés à l'arrache comme on cueille les orties et imprégnés de l'imaginaire de l'enfance. Les pieds dans la gadoue, les mains gercées, du vent dans les nattes, et la tête dans les étoiles!
300 pages de poésie'' rurale'' en prose: Magnifique! A partager!

Si le sujet (on s'apprête à ''débrancher'' une mère jeune et belle plongée dans un coma irréversible) n'est pas franchement joyeux, il est traité avec humour, ''cette politesse du désespoir'' et ainsi, la lecture des Descendants reste récréative. Si l'on ajoute, Hawaii, la plage, les colliers de fleurs parfumées en fond d'écran, ( la misère serait-elle moins triste au soleil?) on imagine volontiers dans le film inspiré du livre, l'irrésistible séduction d'un George Clooney, dans l'improvisation de son rôle de père appliqué et maladroit auprès d'adolescentes turbulentes .
Empathie, tendresse et sourire en coin, malgré les séjours dans la chambre d'hôpital. Sacré challenge
Un premier roman prometteur .

Après l'enfance morose et l'adolescence qui suinte l'ennui, quoi de plus légitime pour une jolie fleur de banlieue que de laisser exploser son appétit féroce d'une vie intense , débridée …. Au risque de brûler ses jeunes ailes de papillon à la lumière illusoire de la vie de bohème et de privilèges.....
Actuel, et intemporel aussi, sensuel, Karine Reysset, parle d'elle ? Parle aussi de toutes les jeunes filles du monde, en quête d'elles-mêmes.
Une écriture dépouillée, pour un roman social agréable à lire, mais qui ne détourne pas le regard d'une forme insidieuse de lutte des classes.