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Collectif des lecteurs masqués

Les lecteurs masqués œuvrent incognito...et viennent se greffer aux librairies en poste afin de vous apporter les critiques de leurs dernières lectures.

Conseillé par (Libraire)
17 juillet 2019

Caustique, percutant, persifleur, sarcastique : oui . Mais lucide ? Sous la plume-qui-tue de Maria Pourchet, on assiste impuissant, à la fin de l'illusion amoureuse où l'autre apparaît plus nu que nu, paré de sa triste médiocrité. Au passage, M.Pourchet décoiffe les petits dîners mondains entre amis qui n'en ont que le nom, et nous arrache quelques sourires, on ne va pas bouder ! Mais c'est presque trop méchant, trop aride, trop intellectuel, trop de ''fiel'' pour être drôle : où sont passés ''les mots bleus qui rendent les gens heureux''?

Juste un style littéraire corrosif et excessif, (défaut de jeunesse?) et qui se cherche encore, ou trait de personnalité de la romancière? Au risque de la fâcher et de ramasser ses flèches, j'ai envie de l'inviter, pour son bonheur et pour le notre, à plus de bienveillance envers l'humanité......

Conseillé par (Libraire)
17 juillet 2019

Un cri de colère sauvage et déchirant contre la violence longtemps indicible faite aux femmes, par des mères aigries et mortifères qui,de génération en génération, tuent en leurs filles, avec leurs mots de tous les jours, jusqu'au désir d'une autre vie. C est aussi un cri d'amour vibrant pour une petite Adèle toute neuve, qui mérite mieux .

Un bon sujet, sensible, traité par une écriture agressive, corrosive qui bouscule gravement l'image traditionnelle de la ''bonne mère''. Peut être faut il en passer par là pour s'affranchir de ses chaînes, et échapper au déterminisme social?
Pour autant, ce règlement de compte brutal, revanchard, excessif, manque un peu de finesse. Décevant .

Conseillé par (Libraire)
17 juillet 2019

Partir pour ne jamais revenir, émigrer en emportant avec soi, une toile roulée, un livre, ou une étoffe, un bijou cousu à l'unique manteau, ou un violon, mais toujours quelques mots de la langue maternelle qu'on n'oubliera jamais,'' premier vêtement du monde''. Les plus démunis n' auront pour tout bagage, qu' une couleur au fond des yeux, comme un fragment de terre natale.
Dans l'écriture de Jeanne Benameur, on entend le bruissement des tissus et des émotions, le chuchotement des voix humaines et des désirs, et l'espérance qui habite les âmes de ceux qui partent, en quête d'une autre vie plus libre, plus juste .
Tout en finesse. Intemporel. Magnifique .
A lire lentement, en s'immergeant dans la langue subtile ,colorée et sobre pourtant, de Jeanne Benameur.

Conseillé par (Libraire)
17 juillet 2019

Jodi Picoult s'empare des sujets de société qui secouent et fâchent l'Amérique, et les examine en expert, après immersion dans les milieux professionnels, afin d'en saisir mieux la complexité. Et, tout est juste.

Elle convoque ainsi, sous prétexte de fiction, la violence familiale, et son silence étouffant (le Rideau déchiré) la justice et le racisme (Mille Petits riens) et, ici, avec Une étincelle de vie, l'avortement et la prise d'otage.

J. Picoult s'insinue dans la tête des protagonistes et déconstruit avec application les murs érigés par les manichéens. Elle filtre la lumière dans l'ombre, et dé-cristallise la violence puisque, l' on comprend que tout peut s'entendre et se défendre selon l'angle que choisit du regard.

Une écriture engagée, donc, toujours pleine d'intérêt puisqu'elle guide vers l 'authentique tolérance. Pour autant, je n'y retrouve pas la jubilation ressentie à la lecture de la trop charmante Tristesse des éléphants subtilement accrochée à l'enfance......

Conseillé par (Libraire)
17 juillet 2019

Fraîcheur et légèreté après le livre sombre et envoûtant de F. Mélandri ….
On retrouve les profils féminins qu'Anne Tyler affectionne: des femmes aux contours flous …. Conciliantes jusqu'à l'ennui, elles vivotent au creux d'une vie confortable et bourgeoise offerte par des Princes moins Charmants au fil des ans, et qui osent sans rougir les nommer '' fillettes'' jusqu'à la soixantaine bien mûre. Et elles ne protestent pas. Il est vrai, qu'elles ont presque oublié de grandir, en glissant négligemment sous le riche tapis du salon, études et carrières pour se plier, sans troubler les eaux dormantes, aux désirs des autres....

Pourtant, les héroïnes d'Anne Tyler sortent un jour de ce long engourdissement, se réveillent et s'ébrouent, surprises par le temps qui leur a complètement échappé: le nid est vide, elles ont même oublié leur rêves …..
Hésitent encore un peu. Et …. et.... si c'était , aujourd'hui, le premier jour du reste de leur vie ?